Accueil | Alexandra David Neel | Enseignement | L'aventure | Karma Dolma | Gladys Aylward | Articles | Livres et films | Contributions | Courrier

Bouddhisme au féminin - Partageons nos aspirations, nos questionnements, nos compréhensions

 

 

 

 

Vos Contributions et

Témoignages

 

Ani versus rimpoche

Je fais partie de celles qui ont rêvé à la lecture du journal de voyage d'Alexandra David-Neel. Elle nous a fait découvrir un Tibet mystérieux et fascinant et elle a contribué avec Arnaud Desjardins à façonner une image mythique des Tibétains.

J'admire inconditionnellement Alexandra David Neel et aussi Tenzin Palmo. Or, je constate que ce n'est pas dans une incarnation précédente qu'elles ont été des femmes remarquables, mais dans cette incarnation, seulement elles ne sont pas tibétaines, elle sont femmes et occidentales.

En dépit du fait qu'elle ait médité des années en solitude, Tenzin Palmo reste une simple nonne que l'on appelle Ani Tenzin Palmo. Je suis sûre qu'elle se moque de ne pas être une "rimpoche", mais je me dis que, aux yeux des autres, notammment des tibétains, elle ne sera jamais regardé comme l'un de ces tulkus qui sont vénérés et qui n'ont rien d'autre à faire qu'à répéter des enseignements qu'on leur a inculqués dès leur plus jeune âge.

D'ailleurs, avec cette coutume des tulkus qui s'est développée depuis quelques centaines d'années au Tibet, on constate qu'en Occident, où le bouddhisme tibétain a largement pris racine, il n'y a pratiquement pas d'Occidentaux qui enseignent, et encore moins d'Occidentales, contrairement à ce qui se passe dans le Zen ou le Théravada.

Cette tradition des tulkus qui fait la fierté des tibétains et à laquelle ils se sont tellement attachés était regardé par Alexandra David Neel comme un obstacle à l'émergence de nouvaux maîtres. C'est quelque chose qu'on ne peut ignorer et qui doit, comme toute chose dans le bouddhisme, être examiné avec impartialité et détachement. d'ailleurs cette coutume, comme tout ce qui a commencé, est soumise à l'impermanence et aura une fin. Bettina

 

Ram Bahadur Bondjon

Un jeune homme méditant sous un arbre, voila ce que les médias nous ont montré.

J'ai été interpellée par la manière dont le sujet a été traité par les médias, y compris bouddhistes. (Je ne parle pas ici de l'ignorance de ce qu'est le bouddhisme quand on entend l'expression "réincarnation du bouddha" ni quand on voit dans le reportage d'Envoyé spécial les bonnes femmes du Népal qui vénèrent la mère du "dieu bouddha" — et qui sont ignorantes forcément puisqu'elles n'ont pas été instruites en la matière.)

Je parle d'une autre attitude générale dont l'état d'esprit pouvait se résumer ainsi : "on ne veut pas se faire avoir et croire n'importe quoi..." ou encore "méfions-nous, qu'est-ce que c'est que cet oiseau ? " ou encore "cherchez à qui le crime profite ! " Et bien sûr, les personnes qui reçoivent le message de ces médias se retrouvent totalement conditionnées et regardent les images, les photos, les reportages dans le même état d'esprit.
La réalité des faits et ce que nous en percevons...

Si, sans écouter ces aveugles, nous regardons objectivement ce jeune homme, que voyons-nous ? quelqu'un qui est resté assis pendant des mois, du matin au soir, sans bouger, les yeux fermés, sans se lever à aucun moment pour se dégourdir les jambes ni répondre aux besoins naturels de son corps.
Quiconque pratique un peu la méditation ne peut qu'être stupéfait par cette réalité objective, qui a pu être constatée par des milliers de témoins.

Ah ! mais, la question n'est pas là répondent les médias, ce qui compte, c'est de savoir s'il mange la nuit ou pas et s'il gagne beaucoup d'argent avec ce "cirque" !

Surtout, ne vous étonnez donc pas d'un performance dont personne n'est capable ni en Occident ni en Orient. Vous avez sans aucun doute autour de vous des méditants, zen, théravadas ou tibétains qui sont capables d'une telle performance ! Non ? comme c'est curieux, à la lecture des médias, on pouvait penser que cela n'était qu'un "canular" pour reprendre l'expression malheureuse de Bouddhisme Actualités.

Alors, mange-t-il ou non ? Il serait essentiel que non pour que les médias puissent lui décerner un brevet d'authenticité avant de passer à autre chose, au sujet suivant sur la liste de leurs petites préoccupations ordinaires.

Je m'en fiche s'il mange ou non, mais je me dis qu'à cet âge où les garçons n'ont qu'un désir, courir les filles, celui-ci, tout à coup, a décidé de fuir sa famille et d'aller seul dans la forêt pour y méditer d'une façon inimaginable. On songe évidemment à Ramana Maharshi, mais même lui n'a pas médité de façon aussi ininterrompue. Quel mystère d'une autre vie, d'autres vies... c'est certainement un très grand être qui s'est révélé au monde de cette façon et qui s'est exposé à des railleries de la part de gens qui ne veulent pas être dérangés dans leur matérialisme épais.

C'est une banalité de dire que si le Christ revenait, il serait déclaré hérétique et probablement cruficifié à la façon moderne. Le monde semble plus aveugle que jamais. La science n'admet pas les Ram Bahadur Bonjon, donc ils ne peuvent pas exister, et s'ils ont le culot de se faire remarquer, le mieux c'est de les ridiculiser. D'ailleurs, la famille a refusé la prise de sang, voilà le crime, la preuve de l'imposture !!

A propos de cette question apparemment si importante de la nourriture, des mystiques chrétiennes (comme Thérèse Neumann) ont été suivies en milieu hospitalier pendant des mois et il a été constaté de façon la plus médicalisée possible qu'elle (et d'autres) ne s'alimentait pas du tout - ni nourriture, ni boisson - et cela a duré des années. Mais bien sûr, des gens qui ne l'avaient pas approché ont continué d'affirmer que, forcément, il y avait imposture !!

Le phénomène de l'inédie (rester sans manger) a été constaté chez des mystiques à différentes époques et dans différents pays, mais comme il bouleverse les notions matérialistes de la science actuelle, des scientifiques affirment que, par principe, c'est impossible, tout comme est impossible la lévitation, ou tout autre phénomène mystique.

Même si on avait fait une prise de sang à ce garçon, même si elle avait révélé une absence de nourriture, cela n'aurait pas suffi. On aurait réclamé des examens complémentaires, et il aurait été comme un cobaye, dépecé, exposé, au nom de quoi ? de quelle autorité ? Que serait devenue sa méditation ?

Si les bûchers existaient encore, certains n'auraient pas hésité à brûler Ram Bahadur Bonjon pour être un hérétique de la science moderne. Ce que la science de la matière ne comprend pas ne peut, ne doit pas exister, sinon il y aurait le danger intolérable de remettre en cause notre vision matérialiste du monde.

J'avoue qu'une pensée douloureuse m'a traversé l'esprit: cet être d'exception aurait-il pu être une jeune fille ? Sans doute que non, car il n'a pu devenir moine que parce qu'il était un garçon, ses soeurs restant employées aux tâches ménagères et aux travaux des champs (comme on l'a vu dans le reportage d'Envoyé Spécial). Et aussi, une jeune fille aurait-elle pu, sans risque, rester seule en forêt quand on sait qu'au début où il a été trouvé, il a fallu ériger une barrière pour le protéger des importuns ?

Ram Bahadur Bonjon Bouddhisme au feminin

Ram Bahadur Bonjon Bouddhisme au feminin

Son départ en pleine nuit n'a pas été un moindre miracle, comment a-t-il pu trouver le force de marcher après de mois d'immobilité, si ce n'est que sa méditation lui donnait des capacités hors du commun. D'ailleurs, quand on voit les deux photos suivantes prises à quelques mois d'intervalle, on est frappé par la transformation qui s'est opérée dans son visage, uniquement par la concentration de sa méditation.

Alors, je m'émerveille. Certainement, on entendra à nouveau parler de lui, c'est un cas trop exceptionnel pour qu'il n'y ait pas là un signe pour notre temps. Esther

Haut de page | Accueil | © Bouddhisme au feminin le magazine des femmes bouddhistes sur le net